Les émotions à travers l’éducation

 

Après plusieurs animations d’ateliers de communication bienveillante, j’ai utilisé les cartes émotionnelles et une chose revenait très souvent : l’absence de connaissance des émotions chez les adultes.

 

De fil en aiguille, de réflexion en réflexion, le petit vélo en marche dans le cerveau en ébullition, je me suis dit : « Mais comment transmettre un vocabulaire que nous ne savons pas ressentir ? » Parce que oui, nous ne savons plus ressentir nos émotions, souvent anesthésiques, ou en appropriation (pleurer devant un film). Nous n’avons plus connaissance de nos sensations.

 

Décentrer de nous-mêmes, comment se centrer sur le ressenti d’un enfant ? Comment entrer en écoute empathique et bienveillante avec son enfant sans nous connaître nous-mêmes ? Si seulement, nous prenions le temps, de sentir, d’écouter en soi… Nous ne serions plus victimes de nos émotions. Car oui, nous sommes victimes de nos émotions lorsqu’une colère nous emporte, lorsqu’un enfant a fait une expérience aussi minime soit-elle…

 

Cet article est une réflexion, une pensée couchée sur papier à 21 h 30, mais j’aimerais vous emmener avec moi sur ce chemin.

 

Parlons Sensations 

 

Nous ne pouvons pas aborder le thème des émotions sans parler des sensations. C’est la base, le socle. Que la sensation soit procurée par les 5 sens, ou grâce à ce que nous ressentons à l’intérieur de nous (nœud à l’estomac, tremblement, etc). Ces sensations nous renseignent sur nous-mêmes.

 

Les émotions sont accompagnées de sensations comme la colère avec une accélération cardiaque, poings serrés, sensation de chaleur etc.

 

Les émotions sont présentes toute notre vie et nous guident dans nos choix au quotidien. L’émotion se déroule en 3 phases :

 

la phase de charge

 

la phase de tension

 

la phase de décharge.

 

Effectivement, en sachant tout cela, on peut prendre conscience que très souvent nos réactions ne sont pas une émotion « réelle et naturelle » qui permet de s’en libérer. Lorsque nous ne pouvons pas exprimer une émotion, notre corps n’ayant pas vécu sa phase de décharge va rester en tension (phase 2) ce qui va provoquer très souvent des symptômes.

 

Prenons pour exemple la peur, c’est une manifestation qui permet la fuite, la protection ou l’évitement. Cette peur est une réponse au danger. L’anxiété est une peur aussi naturelle mais elle se produit face à des situations nouvelles, inconnues ou lorsque nous nous sentons impuissants. Elle permet de se préparer sainement.

 

Parlons maintenant des REP (Réactions émotionnelles parasites)

 

Contrairement aux émotions, les REP ne sont pas forcément des émotions. Par contre, il arrive très souvent que les émotions refoulées provoquent des réactions émotionnelles parasites. Ces réactions ne permettent pas la phase 3 de décharge, mais a contrario, elles se renforcent par leurs expressions. Elles se reconnaissent facilement car elles sont soit disproportionnées, soit irrationnelles ou encore inappropriées.

 

Parfois, une situation actuelle va nous permettre de revivre une émotion bloquée dans le passé. C’est pourquoi elle est disproportionnée et inadaptée car elle ne correspond pas au présent. L’expression n’est pas dans ce cas bénéfique. Il arrive aussi que nous exprimions une émotion à la place d’une autre, tout simplement parce que l’émotion refoulée était une émotion interdite dans l’entourage. L’enfant peut apprendre à exprimer une autre émotion qui est plus valorisée qu’une autre en substitution. Par exemple, un enfant que l’on interdit de pleurer et qui est puni pour cela peut apprendre à se mettre en colère pour être plus entendu.

 

Il y a bien entendu beaucoup d’autres symptômes psychosomatiques comme les phobies, la projection etc.

 

Ma conclusion est d’apprendre à se centrer sur soi-même, apprendre à s’exprimer en message « Je » pour exprimer notre besoin ou ressenti. Ainsi, le modèle que nous sommes transposera comme un miroir sur nos enfants… Tout simplement, incarner soi-même ce que l’on veut qu’ils soient.